La magie de l’écriture expressive

Épisode 1

Bienvenue dans l’univers de Singulières Plurielles, le podcast des femmes qui redéfinissent l’entrepreneuriat par-delà les conventions de la « neuroconformité ».

Je suis Marie-Laure Bourgeois et à chaque épisode, je vous propose d’explorer l’univers incroyable de l’entrepreneuriat au féminin.
Dans ce podcast vous retrouverez des témoignages de femmes chefs d’entreprise qui cassent les codes de leur profession et qui expriment différemment leur talent au quotidien. Vous entendrez aussi des mots doux, des billets d’humeur, des discussions thématiques et parfois même des digressions poétiques.
Pour cet épisode 0, j’ai choisi de me présenter à vous. Mais pas à la manière classique de la lecture de mon CV. Si mon parcours vous intéresse, vous pouvez aller consulter mon profil LinkedIn où je vous dis tout.
Non, aujourd’hui, j’ai plutôt envie de partager avec vous un texte plus personnel…

Si vous avez suivi le lancement du podcast Singulières Plurielles, vous avez sans doute remarqué qu’il s’est passé un temps certain entre l’épisode 0 et ce premier épisode officiel. Ce n’était pas prévu.

Je me suis effondrée

Pour tout vous dire, ce premier semestre 2024, qui s’annonçait pour moi très prometteur, s’est avéré finalement un enchaînement d’événements difficiles et douloureux. Tant sur le plan professionnel que sur le plan personnel. Dans ce contexte, j’ai finalement vécu quelque chose d’incroyable en lien avec l’écriture et c’est ce que je veux partager avec vous aujourd’hui.

Cette période silencieuse sur le podcast et sur les médias sociaux correspond à un temps où je me suis effondrée, la jauge d’énergie à zéro avec pour seule envie celle d’hiberner pendant un an ou deux. Après plusieurs mois à encaisser les épreuves et la fatigue d’une charge de travail importante, j’ai perdu un proche dans des conditions brutales et là j’ai dégringolé. J’ai essayé de donner le change pendant quelques semaines, mais j’ai perdu pied, j’ai perdu le goût à tout. J’ai carrément perdu les pédales.

Si je vous fais cette confidence, ce n’est pas par goût du mélo ni pour me faire plaindre. C’est parce que je suis fort heureusement revenue de cet état de torpeur dans lequel j’étais tombée et qu’aujourd’hui je peux le dire, c’est l’écriture expressive qui m’a permis d’en sortir !

L’écriture a de nombreuses vertus

Dans les programmes d’accompagnement à l’entrepreneuriat ou dans les approches de développement personnel, l’écrit est souvent plébiscité. On nous encourage à coucher nos stratégies et nos objectifs sur le papier, à faire du « journaling » ou à conditionner notre mental grâce aux mots et à l’écrit. De tout cela, nous aurons sans doute l’occasion de reparler dans ce podcast.

Mais avez-vous déjà vécu des expériences où l’écriture joue un rôle central dans la transformation de votre état énergétique interne ou dans la transcendance de vos émotions ?

En bonne hypersensible introvertie qui se respecte, j’ai souvent eu recours à l’écrit pour déposer mes pensées et mes émotions. Depuis toujours, ou du moins depuis que je sais écrire, j’écris des poèmes, des chansons, des lettres que j’envoie ou que je détruis, des articles que je publie… ou pas.

C’est ce même goût des bons mots et des jolies phrases qui m’a donné envie de me former à la rédaction web et au copywriting et de créer la société Plume Digitale en 2020.

Mais l’expérience dont je vous parle relève des vertus thérapeutiques de l’écriture. De sa capacité à « décharger » les souvenirs de leur poids émotionnel, à les nettoyer, en quelque sorte. Et au fil de ce nettoyage, c’est tout notre être qui en sort régénéré.

Je l’ai déjà expérimenté de nombreuses fois, mais cette fois encore, j’ai été surprise par cette capacité de la mise en mots à transformer complètement mon état d’être, et ce en moins de temps qu’il m’en avait fallu pour tomber dans cette stupeur léthargique.

La magie de l’écriture expressive

Ça peut sembler, comme ça, un peu magique. Je dirais que ça l’est, en fait. Mais je me suis quand même documentée pour essayer de comprendre le mécanisme à l’œuvre dans ce processus.

Tout d’abord, quand on couche sur le papier ce que l’on ressent, on engage des parties spécifiques de notre cerveau, notamment le cortex préfrontal, qui est associé à la régulation émotionnelle, et l’hippocampe, qui est central dans la consolidation de la mémoire. La mobilisation de ces aires cérébrales nous aide à mettre de l’ordre dans nos pensées et à organiser ces expériences impressionnantes, voire traumatisantes. Cela les rend moins écrasantes et plus faciles à appréhender.

L’écriture permet aussi une prise de recul, une mise à distance de ces ressentis. Ainsi, comme on les regarde de plus loin, ils perdent en force et en intensité. Des études montrent d’ailleurs que la pratique de l’écriture réduit l’activité cérébrale dans les zones du cerveau qui réagissent fortement aux émotions. Griffonner apaise, alors pourquoi s’en priver.

Dans le cas du deuil, écrire permet aussi de « réaliser » et d’accepter la réalité. L’écriture permet, en fait, d’envisager une réalité nouvelle, nécessaire qui intègre l’absence définitive de la personne décédée tout en étant porteuse d’espoir pour l’avenir.

L’expérience que j’ai vécue, je l’ai « traitée » avec l’écriture de manière instinctive, parce que c’est mon moyen d’expression privilégié. Mais même sans être habitué à écrire, il est possible de se prêter à l’exercice.

On peut commencer simplement par écrire ses émotions et son ressenti physique dans un texte qui peut prendre la forme d’une lettre à la personne disparue ou pas de forme particulière. Si écrire est difficile, on peut se faire aider par une personne de confiance qui pose des questions auxquelles on répond par écrit.

Dans mon cas, l’écriture expressive a pris la forme d’une composition structurée, rimée que j’ai ensuite mise en musique. Un adieu poétique et musical en quelque sorte.

Mais il existe bien d’autres pratiques mobilisant l’écrit, certaines plus élaborées, comme la réécriture narrative qui consiste à reformuler la perte dans une perspective qui la rend plus acceptable et qui encourage la résilience.

Bon, je n’avais pas prévu de vous parler d’écriture expressive dans cet épisode 1. Elle s’invite dans ma vie personnelle comme dans ma vie professionnelle et je suis finalement ravie d’avoir pu partager mon vécu avec vous.

Je serais curieuse de connaître votre rapport à l’écriture et de savoir si vous utilisez, comme moi, ce magnifique moyen d’expression pour surmonter les épreuves et avancer dans la vie. N’hésitez pas à m’écrire par email ou sur les médias sociaux pour me faire part de votre expérience !

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui. Je vous donne rendez-vous très bientôt pour l’épisode 2 qui sera un peu plus long et où j’aurai la chance d’accueillir une invitée.

Prenez soin de vous !

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