Marie-Laure Bourgeois, 5 ans d’entrepreneuriat
Épisode 8
Pour ce huitième épisode de Singulières Plurielles, les rôles s’inversent !
À l’occasion des 5 ans de Plume Digitale, je me laisse interviewer par mes invitées. Ensemble, nous retraçons mon parcours, mes inspirations et mes apprentissages d’entrepreneure, mais aussi ma vision de l’écriture, de la sensibilité et de l’accompagnement des femmes. Un épisode intime et sincère, pour célébrer le chemin parcouru et ouvrir les perspectives des 5 prochaines années.
L’intégralité de l’épisode est à écouter un peu plus haut sur cette page, sur Arte Audioblog ainsi que sur les plateformes de podcast.
Aujourd’hui, j’ai le plaisir de vous recevoir dans un épisode un peu particulier, singulier, pourrais-je dire, et ce à plus d’un titre.
La première raison qui rend cet épisode si unique c’est qu’aujourd’hui, c’est mon anniversaire, j’ai 5 ans. Le 7 octobre 2020, en pleine crise COVID et entre deux confinements, j’ai créé mon entreprise, Plume Digitale. Un espace où je peux m’exprimer pleinement avec les outils que j’ai dans ma besace : mon écriture, sensible, sincère et précise, mes connaissances de l’informatique, du numérique et du marketing et aussi mon désir brulant d’aider et de contribuer.
La deuxième raison qui fait de l’épisode du jour un évènement cher à mon cœur, c’est que les rôles sont aujourd’hui inversés. D’habitude, lorsque j’ai des invitées, c’est moi qui pose les questions. Et c’est, finalement, assez confortable. Mais aujourd’hui, comme c’est mon anniversaire, c’est moi qui subis l’interrogatoire. Vous êtes plusieurs à avoir accepté de vous prêter au jeu pour m’interviewer, je vous en remercie. Et j’ai grand plaisir à vous répondre.
D’ailleurs on va commencer tout de suite avec la première question, celle d’Audrey.
Audrey Lebriat : J’aimerais que tu nous partages ton parcours et ce qui t’a amenée à faire le métier que tu exerces aujourd’hui.
Merci Audrey, pour ta question.
Parcours de Marie-Laure Bourgeois
Tout d’abord, j’ai toujours écrit. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours joué avec les mots et pris un immense plaisir à les contempler, à les faire miroiter et à les assembler pour en faire quelque chose de beau. En fait, quand j’étais petite, même avant de savoir écrire, j’inventais des phrases et des poèmes et je les répétais en boucle dans ma tête pour ne pas les oublier, faute de pouvoir les coucher sur le papier. Ça, c’est venu après.
À l’école, j’étais plutôt une littéraire, mais avec un bon niveau général et, comme le bac littéraire et artistique avait mauvaise presse, je me suis engagée dans une voie scientifique, puis technique. Et, pour la faire courte, j’ai commencé ma carrière de jeune professionnelle en tant qu’ingénieure informatique en Allemagne, pays où j’ai terminé mes études.
J’ai continué dans cette voie pendant 12 ans, durant lesquels je suis montée en grade avec des postes de leader technique et de chef de projet. Je me suis découverte – et ça a été une vraie surprise – capable de fédérer, d’amener mes coéquipiers à donner le meilleur d’eux-mêmes et à transformer un groupe hétérogène en un collectif soudé et performant. Et c’est justement quand j’ai commencé à gérer des équipes et à envisager la richesse et la complexité de l’humain que j’ai perdu complètement le sens de mon métier technique.
Je me suis mise à mon compte, pour la première fois, à cette époque-là en tant que formatrice. C’était pour moi la suite logique. Et j’ai adoré. J’ai adoré expliquer, trouver la bonne façon de faire comprendre des concepts complexes, provoquer des déclics et aider les personnes à reprendre confiance en elles (je travaillais à l’époque beaucoup avec des demandeurs d’emploi).
Là encore, je vais raccourcir, car sinon, l’épisode va être très long, mais je suis retournée au salariat, car mon plus gros client de l’époque m’a proposé une embauche et j’ai continué à évoluer dans le domaine de la formation, de l’accompagnement et de l’ingénierie de projets de compétences.
À cette époque, j’écris toujours beaucoup. Sur un plan personnel, c’est plutôt des chansons que je commence à chanter sur scène. Et dans le milieu pro, ça se traduit par la production de documents stratégiques et commerciaux et la mise en place de la communication de l’entreprise sur le web.
Et puis, sans trop savoir comment, je suis passée de l’engagement épanoui à l’épuisement. Burn out, démission, remise en question. Pendant quelques mois, j’ai exploré diverses options, comme le bénévolat, le secteur associatif, pour finalement me lancer dans l’intermittence du spectacle. J’ai fait un album et des concerts le temps d’une carrière éclair auquel le confinement a mis fin de manière assez brutale.
Je suis très sensible, voire hyper et le choc émotionnel a été violent. Mais la contrepartie de ma sensibilité c’est ma capacité de résilience et j’ai plutôt vite rebondi quand j’ai compris que la crise sanitaire allait durer plus qu’une semaine ou deux. J’ai fait un bilan de compétences à distance pendant le confinement et c’est là que j’ai décidé de créer mon entreprise. Je me suis formée à la rédaction web, au référencement naturel, au marketing et j’ai lancé mon activité d’écriture pour les entreprises et de formation.
Cette activité, elle a évolué puisqu’aujourd’hui j’ai une approche plus globale et moins axée sur le digital. Mon métier c’est vraiment de valoriser l’humain et de permettre à chacun et chacune d’exprimer pleinement son unicité. Pour moi l’écriture, c’est une magnifique façon de le faire.
Aurélie Merlin : En plus de faire grandir ton entreprise, tu chantes, tu écris, tu fais du slam. Peux-tu nous partager les chanteurs, slameurs, poètes qui t’inspirent et que tu aimes particulièrement écouter ou lire.
Merci Aurélie. Effectivement, ça fait un petit paquet d’années à présent que je compose des chansons et des textes de slams et que je les interprète sur scène.
J’ai été, et je suis toujours, bien évidemment, inspirée de mes lectures, de la musique que j’écoute et du monde qui m’entoure.
J’ai beaucoup lu plus jeune et je lis encore beaucoup, mais finalement pas tellement de poésie. Parmi les poètes qui ont marqué mon adolescence et ma vie de jeune adulte, je citerai quand même Baudelaire, Lautréamont, Boris Vian et Jim Morrison.
Par contre, la musique a toujours pris une grande place dans ma vie. Enfant et ado, j’écoutais déjà beaucoup de chansons, de Renaud à Gainsbourg en passant par Barbara, Sheller ou Michel Legrand.
J’aimais aussi beaucoup le rock français avec, notamment Téléphone.
En fait, j’ai vraiment écouté de tout : de la variété du métal, de l’électro, de la musique classique et toutes les formes de jazz, même les plus dissonantes. À une époque, j’étais tellement avide de son que j’écoutais vraiment tout ce qui me passait entre les oreilles, sans me limiter à un style particulier.
Mais, j’aime tellement la sonorité de la langue française et la vibration de ses mots, que j’écoute surtout de la musique avec des textes en français. Mon niveau d’anglais n’est pas non plus suffisamment bon pour ressentir avec autant de subtilité les nuances de la langue, alors je me suis spécialisée dans la chanson française, au sens large, même si je sais que je passe à côté de pépites musicales instrumentales ou dans une autre langue.
J’ai beaucoup écouté des artistes issus de ce qu’on appelait dans les années 90 et 2000 la « nouvelle scène française » comme Dominique A, Jeanne Cherhal, Keren Ann, Albin de la Simone, Delerm, Biolay. Aujourd’hui, dans mes playlists, c’est plutôt Ben Mazué, Gaël Faye, Zaho de Sagazan, Barbara Pravi, Hoshi et beaucoup d’autres que j’oublie évidemment.
Mais, et peut-être que c’est l’âge qui fait ça, j’écoute aussi beaucoup le silence. J’apprécie d’autant mieux la musique qu’elle est ponctuée de temps où elle est absente. Le silence me repose, nourrit mon intériorité et me permet d’entendre ma musique intérieure, sans être en permanence influencé par mon environnement.
D’ailleurs, avec le temps, je prends de plus en plus de précautions quant à ce qui entre dans mon esprit, que ce soit par mes oreilles ou par mes yeux. Je choisis mes lectures avec soin, j’ai arrêté d’écouter certains artistes ou même de voir certains types de films, je ne regarde plus la télévision depuis longtemps. Je choisis les pensées et les sentiments que je veux nourrir, même si je dois, pour cela, parfois, passer par une abstinence de certains médias.
Bon, j’ai un peu dévié du sujet, passons à la question suivante, celle de Fanny !
Fanny Genillier : Moi, je voulais savoir ce qui t’avait donné envie de t’adresser uniquement aux femmes dans tes programmes Singulières Plurielles
Merci beaucoup, Fanny, pour ta question.
Alors d’abord, je voulais préciser que je n’ai rien contre le fait de collaborer avec des hommes. J’ai travaillé dans des milieux techniques avec une forte représentation masculine et ça s’est toujours très bien passé. Et j’ai aussi beaucoup de clients-chefs d’entreprise qui sont des hommes sur mon activité de référencement naturel notamment.
Mais singulières Plurielles, c’est en effet un univers exclusivement féminin. Au départ, quand j’ai commencé à proposer des accompagnements sur l’écriture et l’introspection, j’ai eu plus de demandes de la part d’entrepreneures femmes. Et j’aime beaucoup la compagnie de ces femmes, qui ont des choses à exprimer, des messages universels et forts et qui le font souvent avec beaucoup de douceur et de subtilité. Potentiellement plus que ne le ferait un homme, même si je ne veux pas généraliser. Mais il y a quelque chose dans l’énergie féminine qui est à la fois puissant et bienveillant. Les femmes que j’accompagne sont ambitieuses, audacieuses, mais toujours dans le respect et dans l’ouverture. Et j’aime beaucoup.
Ça, c’est le premier point.
Le deuxième point c’est que, lorsque l’on est dans l’introspection, que l’on doit chercher au fond de soi, on est parfois vulnérable. Et ce n’est pas forcément évident de s’autoriser cette vulnérabilité dans un groupe mixte. Je pense d’ailleurs que bien des hommes pourraient avoir la même difficulté à se livrer de manière profonde et authentique devant des femmes.
Alors j’ai choisi de me consacrer aux femmes et de leur offrir cet espace de sécurité, de confiance et de bienveillance pour qu’elles puissent partager sans se censurer ou se modérer.
Pour finir, je trouve que les femmes ont beaucoup à apporter au monde de l’entrepreneuriat, et pas seulement avec une microentreprise. Aujourd’hui, elles ne sont pas assez nombreuses à s’autoriser à briller, à être au sommet. Un homme qui fait une belle carrière, on va l’admirer. Mais ce n’est pas forcément le cas pour une femme. Et je pense vraiment que le monde a besoin de plus de femmes puissantes. Ou, pour reformuler, de femmes qui se donnent le droit d’être puissantes.
Sandrine Somaruga : J’ai envie de te poser une question qui te ressemble. Si Plume Digitale était une femme avec ses forces, ses fragilités, ses rêves et ses combats, comment la décrirais-tu et quel serait son prochain en défi.
Wahoo, merci, Sandrine pour tes mots qui me touchent beaucoup, et pour ta question ! Alors, si Plume Digitale était une femme, elle serait déterminée et courageuse. Je ne peux pas la décrire non plus autrement que sensible, créative et à l’écoute.
Ses forces, ce serait sa détermination, son énorme soif de connaissances et sa capacité à évoluer et à se remettre en question sans renier qui elle est vraiment au fond d’elle. Elle peut s’appuyer sur son expertise, sa capacité à aller au fond des choses. Son empathie est aussi une grande force.
Quant à ses points faibles, on les retrouve dans ses mêmes qualités. Si la recherche de l’excellence se transforme en perfectionnisme, elle peut être paralysante. Et passer à l’action lorsqu’on est tétanisé, ce n’est pas simple. De même pour la remise en question. Elle est essentielle à mon sens, mais, quand elle est excessive, elle peut vite conduire au doute, voire à des crises existentielles qui peuvent faire de gros dégâts.
Les rêves de cette femme que serait Plume Digitale, ça serait de contribuer à l’émergence d’un monde plus authentique, plus bienveillant, plus beau finalement. Ce serait de participer à une dynamique d’évolution, de prise de conscience que chacun à un rôle à jouer dans le monde et que c’est sa responsabilité de trouver sa propre manière de le faire.
Et ce rêve, c’est aussi son combat. Parce que, pour le réaliser cet idéal, elle va devoir dépasser ses propres limites, accepter de prendre la responsabilité de tout de ce qui survient dans son existence et résister à la tentation de suivre le mouvement et de jouer la partition qui lui est imposée en laissant de côté sa propre musique.
Finalement, le prochain défi de cette femme et le plus important, c’est d’arriver à accueillir les deux faces de la médaille et les paradoxes de sa personnalité. S’autoriser à incarner sa puissance tout en restant dans la compassion, défendre ses idées sans tomber dans la rigidité ou le prosélytisme.
Sophie Balaguy : Dis-moi quelle est aujourd’hui ta valeur unique, cet axe sur lequel tu te sens alignée et qui te définit autant dans qui tu es que dans ce que tu proposes aujourd’hui aux femmes et au monde.
Merci, Sophie, pour ta question.
Pour te répondre, je vais revenir un peu en arrière et notamment avant de te connaître et de travailler avec toi.
Pendant des années, j’ai accumulé les formations et les compétences nouvelles avec la sensation que ça ne suffisait jamais. J’avais toujours peur de ne pas en donner assez à mes clients. En fait, j’avais peur de n’être pas assez.
En parallèle, pendant longtemps, j’ai beaucoup cloisonné : d’un côté l’écriture sensible et la chanson, de l’autre la rédaction pour le marketing, d’un côté, ma présence douce et bienveillante, de l’autre, une posture d’experte pour la formation et le conseil. D’un côté, ma créativité et mon humour, et de l’autre ma rigueur et mon exigence. Au final, j’étais tous ces aspects, mais jamais en même temps et je les opposais souvent dans un conflit stérile. De fait, je n’étais jamais entièrement moi-même.
Aujourd’hui, je crois que ce que j’ai de meilleur à offrir c’est la combinaison de toutes ses dimensions en m’autorisant à les incarner dans mon entreprise. En plus, en faisant cela, en étant pleinement et complètement dans mon authenticité, je montre la voie aux femmes qui me suivent et les invite à faire de même.
Finalement, si mon expertise est faite de mes compétences et des outils que j’utilise, comme l’écriture introspective, le travail du souffle, l’écoute de notre voix intérieure, etc. Le ciment de cette expertise provient du fait d’avoir dépassé mes peurs et cette difficulté à exprimer ce que j’ai au fond de moi. C’est d’avoir pris, un jour, cette décision d’être pleinement moi-même et de l’affirmer en permanence, au quotidien.
Du coup, si je devais répondre à ta question de manière plus synthétique, je dirais que ma valeur unique aujourd’hui, c’est ma capacité à créer et à maintenir un espace de partage et de transformation où chaque femme peut se reconnecter à son essence profonde pour suivre sa joie et ses rêves. Je lui donne les moyens d’oser exprimer sa vérité et de marcher enfin sur sa propre voie.
Les apprentissages de 5 ans d’entrepreneuriat
Virginie Roublique : quel est l’apprentissage majeur que tu as fait en 5 ans d’entrepreneuriat.
J’ai appris beaucoup durant ces 5 années. J’ai appris de nouveaux métiers, de nouvelles responsabilités, j’ai beaucoup appris sur moi-même.
J’ai appris notamment à devenir une équilibriste. Je crois que, dans l’entrepreneuriat encore plus qu’ailleurs, tout est question d’équilibre. Équilibre entre l’envie d’explorer de nouvelles voies et le besoin d’aller au fond des choses. De développer de nouvelles compétences et de capitaliser sur celles que l’on a déjà. L’équilibre entre trouver une routine de travail régulière et efficace et sortir de sa zone de confort. Et puis ce que l’on appelle généralement l’équilibre vie pro / vie perso, mais que l’on pourrait résumer en la nécessité de prendre soin de soi et de sa vitalité. J’ai encore tendance à me laisser déséquilibrer parfois, mais j’ai fait d’énormes progrès sur cette voie et je compte bien continuer d’apprendre !
Toutefois, je dirais que mon principal apprentissage, et ça va peut-être paraître trivial à certaines, c’est d’être ma meilleure amie et ma plus grande supportrice. Qui mieux que moi peut me reconnaître et m’encourager ? Qui mieux que moi peut me soutenir face à l’adversité ?
Il y a encore peu de temps, j’étais, sans m’en rendre compte, du côté de l’adversité. Je me blâmais sans cesse, je n’écoutais pas mes besoins, encore moins mes envies. Mon monologue était terriblement négatif voire dégradant. Et ça me semblait normal. On est nombreuses dans ce cas parce que notre éducation nous a formatées à la modestie, au dénigrement de soi et à la culpabilité.
Mais l’entrepreneuriat te met au pied du mur : tu ne peux pas t’accomplir, en tout cas pas durablement, si tu n’es pas de ton côté. La confiance s’acquiert, l’aisance se travaille, le leadership se développe, mais uniquement si tu t’autorises à le faire et si tu te soutiens toi-même dans le processus. Plus que ça, c’est ton rôle et ta responsabilité de croire en toi, en ton projet et en ta capacité à réussir. Si tu ne le fais pas, personne ne pourra le faire à ta place.
Et il était grand temps que je fasse cet apprentissage !
Faustine : Quelle est ta source de motivation tous les jours dans ton métier ? Qu’est-ce qui t’inspire, qui te permet de trouver les bons mots, qui t’anime ? Est-ce que tu as un secret ?
Merci Faustine. Plein de questions en une !
Alors, ma source de motivation… j’en ai plusieurs : la première, c’est le partage. C’est d’ailleurs ce qui m’a permis de dépasser ma timidité et mes peurs pour devenir entrepreneur ou pour monter sur scène à une autre époque. La deuxième c’est mon amour pour la danse des mots, leur subtilité et leur esthétique. J’aime peaufiner mes écrits pour trouver exactement les mots justes, les agencer à la perfection pour toucher la clarté et la précision. Et j’ai aussi besoin que ce soit beau. Je me relis souvent à haute voix pour entendre la sonorité et l’impact de mes mots, quand ils ne sont pas uniquement lus en silence.
Ce qui m’inspire et qui m’anime, ce sont mes clientes et mes clients qui sont incroyables. D’abord par ce qu’ils font et surtout par ce qu’ils sont. Trouver les bons mots devient alors facile pour moi parce que ça revient simplement à me mettre à leur diapason et à écrire ce qu’ils m’inspirent justement. Quand ma sensibilité rencontre leur authenticité, ça me permet de retranscrire leur vision et leur identité avec sincérité et de toucher juste.
Et puis est-ce que j’ai un secret ? Oui, bien sûr, j’ai un secret.
J’hésite à le révéler au micro. J’ai peur qu’après, tout le monde me copie. Mais bon, puisque j’ai accepté de me prêter au jeu des questions, je vais te le dire. Mon secret, c’est le chocolat noir, minimum 85% de cacao. Ça reste entre nous…
Et puisqu’on est dans le plaisir et le partage avec le chocolat, ma grande fille de bientôt 9 ans a eu la gentillesse d’imaginer une question pour cette interview.
Gabrielle Bourgeois : Maman, qu’est-ce que tu préfères dans ton entreprise ?
Alors, ce que je préfère dans mon entreprise c’est de pouvoir inventer mon métier et finalement aussi ma vie. De lui donner l’orientation que je veux, de choisir mon rythme, mes horaires, de poser mes conditions.
C’est ce qui me permet de gérer mon temps pour pouvoir t’emmener à l’école le matin et de venir te chercher le soir, de ne sacrifier ni ma séance de sport ni mon temps avec toi malgré ma situation de maman solo.
C’est de choisir mes collaborations et même mes clients.
En créant mon entreprise, j’ai pris la responsabilité de mon épanouissement et de ma réussite et je suis très heureuse de l’avoir fait.
Allez, on passe à la dernière question de cette interview et elle nous arrive avec un décalage horaire de 6 heures, puisqu’elle vient tout droit du Québec !
Catherine Davo : Qu’est-ce qui va faire et qu’est-ce que TU vas faire pour pouvoir fêter les 10 ans de ton entreprise dans 5 ans ?
Alors, ça c’est une excellente question. Enfin, comme les précédentes, mais j’avoue que celle-ci me challenge particulièrement !
Avec ce que j’ai vécu depuis 5 ans et surtout en 2024, je te dirais que la première chose que je vais faire pour assurer la pérennité de mon entreprise et pouvoir fêter encore de nombreux anniversaires, c’est de prendre soin de moi en tant qu’entrepreneure.
Ça veut dire quoi concrètement ? Ça veut dire ne pas mettre en péril ma santé physique et mentale avec une charge de travail trop importante, même si j’adore de me donner à fond et bosser tard le soir. Ça veut dire aussi continuer d’apprendre à gérer mon stress et être vigilante sur l’état de mon système nerveux. Ça veut dire veiller à ce que mes besoins soient respectés, notamment mes besoins de partage, de créativité, d’expression, de mouvement, d’intériorité. C’est tout ça, prendre soin de moi.
La deuxième chose que je veux nourrir, c’est ma capacité à écouter mon intuition et à prendre des décisions tout en suivant ma joie. J’ai créé mon entreprise pour être libre de faire ce que j’aime et c’est avec cette même envie que je compte développer encore mon activité. Et donc ajuster le cap, au fil de l’eau, pour continuer de kiffer ma boîte, mes projets et mes clients.
Et la dernière chose qui me semble importante pour tenir dans la durée, c’est de bien m’entourer. C’est-à-dire, avoir un cercle proche qui soit soutenant, tant au niveau du quotidien que dans la réussite de mes projets. C’est aussi avoir les bons collaborateurs pour me seconder et également de me faire accompagner en coaching pour être capable de prendre du recul et d’évoluer dans mes pratiques entrepreneuriales. C’est enfin faire partie d’une communauté d’entrepreneurs qui ont une vision et une ambition similaires à la mienne, avec laquelle je peux échanger et simplement déposer mes difficultés ou partager mes succès.
Il y aura bien des actions stratégiques à poser et des réflexions à mener pour passer le cap des 10 ans, mais ces 3 éléments sont à mon avis des prérequis indispensables !
C’est la fin de ce podcast et je reviens sur cette dernière idée d’être bien entourée, car ça sera mon mot de la fin.
Mon entreprise n’aurait sans doute pas fêté ses 5 ans si je n’avais pas été bien accompagnée. Je remercie chaleureusement celles et ceux qui ont été à mes côtés et m’ont encouragée, voire portée en 2024 quand j’ai essuyé des tempêtes. Je vais en oublier et je m’en excuse, mais je voudrais citer Marine, Aurélie, Virginie, Karine, Gabrielle, Nathalie, Julien, Audrey, Thibaud, Élisabeth, Florence, Natacha, Adeline et la Team Champagne, Sophie, Gloria, Alessandro, Marylène, Sandrine et tous mes camarades du groupe Oxygène.
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Audrey Lebriat, Aurélie Merlin, Fanny Geniller, Sandrine Somaruga, Sophie Balaguy, Virginie Roublique, Catherine Davo.